Brikele - A Concert Of Yiddish Songs

"Brikele" signifie "petit pont" en yiddish et, comme les interprètes l'expliquent dans leurs notes, ils entendaient être un pont entre le passé et le présent. Les chants sont profanes et non religieux au sens habituel. Et pourtant, ils sont remplis d'esprit.

Il y a des berceuses pour enfants, des chansons d'amour, des chansons de résistance et de protestation, des chansons de résignation et d'espoir dans des conditions difficiles. L'ambiance musicale est contemplative, évoquant le doux mode berceuse. Pourtant, ce sont plus que des chansons de berceau pour les femmes. Les thèmes résonnent avec force et puissance. S'il s'agissait bien de chansons que les enfants apprenaient sur les genoux de leur mère, alors ils apprenaient bien plus que de simples comptines. Beaucoup de ces chansons yiddish étaient pratiquement perdues. D'autres n'ont jamais été enregistrés. Plusieurs d'entre eux sont un hommage à Mordechai Gebirtig (1877-1942), qui gagnait sa vie en réparant de vieux meubles tout en écrivant de belles poésies et chansons folkloriques en yiddish.

Est également incluse la ballade de Hirsh Lekert (compositeur inconnu, recueillie par Moshe Beregovski dans l'Ukraine pré-Holocauste), qui est basée sur une histoire vraie. Le 1er mai 1902, les ouvriers de l'usine de Vilna organisèrent une manifestation illégale, qui fut brutalement réprimée par la police sur ordre du gouverneur lituanien, Von Wal. Quelques semaines plus tard, Hirsh Lekert a tenté d'assassiner le gouverneur et a ensuite été pendu.

Lekert était considéré comme un héros populaire et un martyr par le mouvement ouvrier dans la Russie d'avant la révolution. Ce n'est pas par hasard qu'il y a 18 chansons sur cet album. Dans la numérologie hébraïque, 18 est le nombre de "Vie", et ce sont des chants de survie. Les noms peuvent changer", écrit Jacques Verheijen dans les notes de la pochette. "Hirsh Lekert peut devenir Mordechai Gebirtig, Mordechai Gebirtig peut devenir Sacco et Vanzetti, ou Steve Biko, et tant d'autres qui se sont battus pour leur liberté et le droit de vivre." Vous pas besoin d'être juif pour apprécier cette musique. Les chansons sont solo de Mariejan van Oort, dont la voix douce et sincère apporte un authentique yiddische schmerz (sentiment profond) aux histoires que ces chansons racontent. Elle est accompagnée de Jacques Verheijan au piano , tsimbl et guitare.